De nombreuses recherches et théories sur l’hypnose et les neurosciences – dus notamment à Ian Wickramasekera – soutiennent la théorie de l’implication empathique (TIE). C’est une théorie transpersonnelle unifiée de l’hypnose et du soi, qui tisse ensemble des éléments des théories néodissociatives, neuroscientifiques, psychanalytiques et sociocognitives, en proposant que les phénomènes hypnotiques sont intrinsèquement caractérisés par leur profonde implication dans les processus de l’empathie. Cette théorie propose que l’expérience hypnotique est incarnée dans un réseau de neurones cérébraux qui utilise des processus liés à l’empathie pour :
- mettre en œuvre l’affect, la cognition, le langage corporel, les attentes de réponse, les rôles sociaux, etc. qui sont présents pendant l’hypnose conformément aux théories socio-cognitives de l’hypnose ;
- s’engager dans une relation psycho-physiologique convergente avec une autre personne conformément aux théories du système d’engagement psychanalytique et ericksonien ;
- modifier le codage empathique soi/autre (théorie de l’esprit) des expériences phénoménologiques pendant l’hypnose conformément aux aspects des traditions néo-dissociatives et socio-cognitives ;
- développer une compréhension expérientielle de l’illusion de soi qui peut conduire, chez certaines personnes, à sa transcendance.
La théorie de l’implication empathique définit l’hypnose comme une expérience d’empathie accrue au cours de laquelle un sujet hypnotique expérimente des modifications émotionnelles, comportementales, cognitives et de sa relation esprit/corps, modifications qui sont suggérées par un hypnotiseur ou par ses propres processus créatifs et imaginatifs. La TIE propose également que le moi (self) est une production imaginaire qui est créée dans une neuromatrice qui utilise des processus empathiques pour lui donner un sens de définition et de solidité. Cette définition de l’hypnose affirme que l’hypnose est une conséquence de la nature empathique des êtres humains et des processus de soi/autre qui sous-tendent notre expérience du monde.
Ceci comporte nombreuses implications pour la pratique clinique. D’abord, en permettant aux cliniciens de devenir plus conscients de l’enracinement sous-jacent de l’hypnose dans une expérience empathique. Ensuite, comme toute expérience empathique forte peut induire la transe, la connaissance de ces phénomènes peut être utile pour :
- encourager le transfert thérapeutique,
- comprendre le contre-transfert comme un dispositif empathique potentiel,
- construire une alliance thérapeutique forte avec un miroir psychophysiologique convergent,
- aider les thérapeutes à synchroniser leurs interventions avec les cognitions des patients vers des moments où leur structure de soi pourrait être plus ouverte à la rétroaction et l’interprétation.
Pour Wickramasekera, ses recherches servent à encourager les thérapeutes à considérer que l’empathie est peut-être un outil clinique beaucoup plus puissant qu’ils ne l’ont imaginé et que les expériences empathiques fortes sont très naturellement hypnotiques.
« Mysteries of Hypnosis and the Self Are Revealed by the Psychology and Neuroscience of Empathy » – Ian E. Wickramasekera II (University of the Rockies, Denver, Colorado, USA) – American Journal of Clinical Hypnosis, 57: 330–348, 2015
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