Je retranscris ici un résumé d’une séance qui a duré près d’une heure. L’idée est de montrer comment valider et surfer sur la vague des représentations internes et de les orienter vers leur résolution.
Mme X, 59 ans vient me consulter pour des angoisses. En particulier, celles-ci ont commencé lorsqu’elle a déposé son chien chez un ami pour partir en vacances, et en a ressenti une immense culpabilité, le sentiment d’abandonner son chien, comme elle a abandonné tous ses autres chiens. Elle fait spontanément le lien avec son propre sentiment d’avoir été abandonnée par sa mère, comme si elle rejouait inconsciemment le même scénario. Au cours des échanges, elle conçoit que cette culpabilité liée à l’abandon ne lui appartient peut-être pas. Je lui propose alors de prendre une grande inspiration en laissant les yeux se fermer.
Thérapeute : « Et maintenant, laissez votre corps se poser à chaque respiration, pour aller dans un profond et puissant état hypnotique. Imaginez que vous empruntez un chemin intérieur pour descendre chercher la bonne solution… vous descendez les marches l’une après l’autre, en approfondissant votre concentration à chaque pas, jusqu’à vous retrouver dans un immense couloir, avec plusieurs portes de différentes couleurs…Laquelle choisissez-vous ? Ok, donc vous y entrez. Que voyez-vous à l’intérieur ? »
Patiente : « J’y mets un confortable sofa blanc, un tapis moelleux et une belle table en forme de haricot… »
T: « Très bien, un sofa blanc, un tapis et la belle table en forme de haricot… quelque chose d’utile ? »
P: « Ah oui, il y a un écran, un grand écran »
T: « Un écran, parfait, et qu’est-ce qui apparaît sur cet écran ? »
P: « Oh, le mot « culpabilité » ! »
T: « Et comment apparaît ce mot, quelle taille, quelle couleur ? »
P: « Il est écrit en très gros, il prend toute la place,en gros caractères bleus, et derrière je vois ma mère ; mais elle en est détachée, comme si elle n’prouvait aucune culpabilité, que tout ce qu’elle a fait était normal… »
T: « Qu’avez-vous pour modifier ce qui apparaît à l’écran, un outil, un système ? »
P: « J’ai la télécommande ! »
T: « Très bien, alors avec cette télécommande, de quelle manière changez-vous à la fois ce qui est sur l’écran et votre rapport avec ? »
P: « J’appuie sur les boutons, et le texte change de couleur pour devenir plus jaunâtre, et il se réduit, devient minuscule, insignifiant… dans un coin de l’écran…»
T: « Excellent, jaune et si insignifiant, et ce changement visible s’accompagne de modifications internes… que se passe-t-il maintenant ? »
P: « Je danse avec ma mère, je ressens une grande joie ! »
T: « Une grande joie, très bien, comme une danse où on s’accorde, en harmonie ? Parfait»
P: «… ça change… maintenant je vois une femme avec une belle robe et une grande perruque, elle danse… un menuet, il y a aussi un homme et c’est beau… oh et j’entends une voix qui me dit : acceptes ta force ! »
T: « Une danse comme un menuet… et c’est le bon moment pour… acceptez votre force maintenant, très bien… C’est ok pour vous ?»
P: « Mmm, mmm »
T : « Ce qui est intéressant, c’est que désormais, à chaque fois que vous pourriez ressentir cette culpabilité qui ne vous appartient pas… vous savez comment vous en occuper… »
P: « En la diminuant, avec ma télécommande, pour la rendre insignifiante »
T: « Parfaitement, et cette télécommande, vous pouvez la conserver dans un endroit secret pour qu’elle soit disponible à chaque fois que vous en aurez besoin, en y pensant simplement, ou encore mieux de manière automatique… c’est ok pour vous ? Bien, alors je vous propose de revenir ici à votre rythme, avec le sentiment du travail accompli, en reprenant une grande inspiration pour vous sentir à nouveau pleinement éveillé, et encore remplie de cette grande joie, bonjour 😉 »